Заимствования в современном французском языке

Автор: Пользователь скрыл имя, 14 Февраля 2013 в 18:10, реферат

Краткое описание

Заимствования – совершенно новые лексические формы для обозначения, которых не было никаких способов выражения в языке. В язык вошло большое количество заимствований, являющихся синонимами к уже имеющимся понятиям. Причины появления заимствований:
- необходимость быстро выполнять недостающие звенья в лексической системе профессионального, бытового и литературного языка;
- необходимость считаться с тем, что новые заимствования лишь от части совпадали по смыслу с их соответствиями;
- заимствования стали интернациональными;
- приноровление заимствования к нормам заимствующего языка, т.е. к ее звуковой морфологической системе;
- фразеологическая активность слова, разнообразие его возможных сочетаний с другими словами и разнообразие применений.

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Étymologie

ou comment le français emprunte des mots aux autres langues

 

 

La langue française, au cours des siècles, s'est enrichie de tous les courants qui ont marqué son histoire. Les mots ont voyagé avec le commerce et les échanges, transformés et adoptés en français.  
C'est plus facile encore pour l'amoureux des langues étrangères, il ne sera pas surpris de retrouver des mots italiens, allemands, espagnols, arabes et surtout anglais … sans oublier tous les termes hérités des autres langues. 
Nous allons faire un tour rapide et bien incomplet. Ils se comptent par plusieurs centaines en anglais et presque autant pour les autres. Ne parlons pas du latin ou du grec ancien dont la langue française est en majorité issue : il faut aller voir les exercices sur les racines grecques ou latines.

Voici quelques exemples de termes dont le sens est exactement le même que dans la langue d'origine avec une prononciation et une orthographe quasiment identiques.

En italien, vous chantez le belcanto et allez à l'opéra écouter un oratorio. Le chef d'orchestre indique les mouvements : allegro, allegretto, largo, vivaceet le chœur comprend des soprani, des altos, des ténors et … des basses (mot bien français) tout cela indique que nos aïeux aimaient à aller découvrir les maîtres de musique en Italie.

En allemand, au laboratoire, vous utilisez du cobalt, du zinc, du cadmium ou de la calcite, vous ouvrez le vasistas (Was ist das) et rêvez d'aller danser une valse, boire un vermouth, un sylvaner et du kirsch. Vous irez ensuite manger des röstis, mais pas d'ersatz dans ton frichti. Un bon match de hand-ball et vous aurez tout digéré.

En espagnol, vous pouvez toujours palabrer, dire que vous adorez le chorizo, la paella, et les cacahuètes ou les plats créoles, surtout à la vanille. Vous pouvez porter le poncho ou la mantille, sans manquer de penser aux toréadors et de faire la ola. Pour la sérénade, sur un air de guitare, vous dansez la habanera ou la séquedille, le fandango ou le flamenco. Mais gare aux moustiques qui pourraient gâcher votre soirée.

En arabe, vous ferez la nouba mais c'est kifkif pour manger couscous, tajine : vous y trouverez toutes sortes de douceurs comme l'abricot, le safranarrosé d'un sirop ou de café, mais doucement, sinon il faudra appeler le toubib.

En anglais, c'est OK, pas de stress, un steak après un bon cocktail, avant un milkshake siroté sur le rocking-chair … doucement, il faudra reprendre leferry à moins d'aller danser le foxtrot ou le rock'n'roll, écouter du jazz ou du blues et s'offrir un match de rugby ou de tennis à Wimbledon. Mais mettez le warning, vous aurez tout de même le spleen.

En hollandais, vous prendrez à bâbord une bière qui ne sera pas frelatée, vous trinquerez avec les matelots sur le brick qui vous conduira à Amsterdam où la kermesse amuse les gens sur les boulevards qui regardent passer les mannequins ornés de longs rubans . Vous retiendrez bien sûr tous ces mots en vrac.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En linguistique, et plus particulièrement en étymologie, lexicologie et linguistique comparée, le terme d' emprunt lexical (ou, plus souvent, emprunt) désigne le processus consistant, pour une langue, à introduire dans son lexique un terme venu d’une autre langue. L’emprunt peut être direct (une langue emprunte directement à une autre langue) ou bien indirect (une langue emprunte à une autre langue via une – ou plusieurs – langue vecteur). L’emprunt fait partie des moyens dont disposent les locuteurs pour accroître leurlexique, au même titre que le néologisme, la catachrèse et la dérivation (voir : lexicalisation pour d’autres détails).

Sommaire  

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  • 1 Description
  • 2 Raisons de l’emprunt
  • 3 Mots étrangers plus ou moins bien adoptés
  • 4 Mots adaptés
    • 4.1 Adaptations phonologiques
    • 4.2 Adaptations grammaticales
    • 4.3 Adaptations sémantiques
    • 4.4 Adaptations graphiques
  • 5 Aller-retours et croisements
  • 6 Notes et références
  • 7 Voir aussi
    • 7.1 Bibliographie
    • 7.2 Articles connexes

Description[modifier]

Les langues empruntent surtout des mots appartenant aux classes lexicales « ouvertes », c’est-à-dire justement celles qui contiennent un stock variable de lemmes : ce sont principalement les noms, les verbes et les adjectifs. Les classes « fermées » (pronoms, conjonctions...) ne reçoivent que rarement d’ajouts. Cela peut arriver cependant, notamment quand la langue donneuse est une langue de prestige. Le latin de Gaule a ainsi reçu plusieurs mots grammaticaux des langues germaniques après les grandes invasions1.

Cependant, les classes en question sont celles d’arrivée : en effet, il n’est pas rare qu’une langue emprunte, par exemple, un pronom à une autre langue mais pour en faire un nom. C’est le cas de quidam, emprunté au latin. C’est, en français, un nom alors qu’en latin c’est un pronom (« quelqu'un »).

Il faut aussi signaler le cas des calques, qui ne sont pas des emprunts de lemmes mais de sens seuls, lesquels sont traduits à la lettre dans la langue d’arrivée. Ainsi, le supermananglais et le surhomme français sont des calques de l’allemand Übermensch. Dans les deux cas, il s’agit d’une traduction littérale, über signifiant « sur » et Mensch « homme ».

Raisons de l’emprunt[modifier]


Plusieurs raisons expliquent l’emprunt lexical. Elles ne s’excluent bien sûr pas les unes les autres.

Tout d’abord, un signifiant pour un signifié nouvellement apparu peut manquer dans la langue empruntant le mot. Ainsi, quand de nouveaux animaux ou des plantes alors inconnues ont été découverts, leur nom a souvent été directement emprunté aux langues des pays qui les abritaient :

  • avocat nous vient du nahuatl auacatl, via le castillan abogado, « avocat (auxiliaire de justice) » et aguacate, « avocat (fruit de l’avocatier) » (les deux mots s’étant croisés), les premiers exportateurs d’avocats en relation avec les Aztèques ayant été les Espagnols ;
  • puma, d’une manière similaire, remonte au quechua, via le castillan (pour les mêmes raisons) ;
  • café remonte à l’arabe قَهْوَة qahwaʰ, transmis au turc sous la forme qahve et passé en français par l’italien.

En cas d’interférence linguistique, l’emprunt devient très fréquent. Ainsi, le mot wassingue (serpillière) utilisé dans le français du Nord de la France est un emprunt au flamand occidental wassching, ces régions françaises étant en contact adstratique avec des pays parlant cette langue. De même, le superstrat francique a fourni un grand nombre de mots au français, parmi lesquels, par exemple, guerre, heaume ou framboise. Il n’y a pas là toujours de nécessité réelle à emprunter un terme étranger (serpillière et wassingue, par exemple) : les peuples en contact, cependant, ne s’échangent pas seulement des biens ou des idées. Des mots étrangers sont reproduits parce qu’ils peuvent être entendus plus souvent que les mots vernaculaires.

D’autre part, la langue d’un pays dominant, culturellement, économiquement ou politiquement, à une époque donnée devient très fréquemment donneuse de mots : c’est le cas du français dont le vocabulaire militaire (batterie, brigade...)[réf. nécessaire] et la plupart des noms de grade se retrouvent dans toutes les armées européennes depuis l’époque où la France était considérée comme un modèle d’organisation militaire ; c’est aussi celui de l’italien dans le domaine de la musique, qui a transmis des termes comme piano ou adagio. L’anglais, actuellement, fournit, du fait de son importance dans ce domaine, nombre de mots concernant le vocabulaire de l’informatique, comme bug ou bit, lesquels n’ont pas d’équivalent français préexistant ; cette langue alimente aussi le vocabulaire de la gestion d’entreprise (manager, staff, marketing, budget, etc.). L'emprunt - par un effet de mode - se généralise parfois à outrance, le mot emprunté n'étant parfois qu’un synonyme, voire moins approprié que l'équivalent pré-existant. Par exemple, utiliser poster au lieu de publierdans les forums de discussion passe souvent pour un anglicisme. En effet, le verbe poster n’a pas, en français la même acception que le verbe to post en anglais (ce sont des faux-amis), et le verbe publier convient très bien.

L’emprunt peut aussi faire partie d’un phénomène de mode plus général. Il n’est qu’une des manifestations de la volonté d’imiter une culture alors sentie comme plus prestigieuse. De tels emprunts à l'anglais sont généralement sentis, en France et plus encore au Québec de manière normative, comme des fautes de goût ou une faiblesse d’expression. Le linguiste Claude Hagège estime que l'usage de termes anglais ne relève pas d'une recherche pour enrichir le vocabulaire des langues européennes ou asiatiques par l'accueil de mots aux nuances plus fines ou aux contenus plus neufs, mais qu'il s'agit simplement de paraître « moderne ». Il qualifie ce comportement de snobisme2. À l'inverse l'anglais soutenu est émaillé d'emprunts au français, tels rendez-vous ou déjà-vu. Néanmoins, la plupart des emprunts redondants - dus à des effets de mode - ne se lexicalisent pas.

Mots étrangers plus ou moins bien adoptés[modifier]


Les mots d’emprunt, bien que normalement moins nombreux que les mots hérités de la langue-mère (sauf, naturellement, dans les créoles), sont extrêmement courants dans le vocabulaire des langues : c’est en effet un processus inconscient et un facteur constitutif de la vie des langues. Mais l'intégrité d'une langue n'est assurée que dans la mesure où les emprunts ne dépassent pas un seuil de tolérance, que le linguiste Claude Hagège évalue à 15 % du lexique3. C'est la raison pour laquelle des entités normatives, comme l’Académie française ou la Délégation générale à la langue française pour le français de France, et l'Office québécois de la langue française pour le français du Canada, peuvent vouloir contenir le processus d'emprunt dans des limites raisonnables.

Avec le temps, des mots empruntés peuvent s’être lexicalisés et ne plus être sentis comme des emprunts. Par exemple, le mot redingote est bien un emprunt à l’anglais riding-coat (« manteau pour aller à cheval »). Sa lexicalisation s’explique par son ancienneté en français (il est attesté depuis le xviiisiècle) et apparaît par son adaptation à l’orthographeet au système phonologique du français. Nombre de mots sont d’anciens emprunts que seuls les spécialistes d’étymologie peuvent identifier comme tel.

Autre exemple : En anglais "an apron" (un tablier) est une adaptation phono-morphologique du français "un napperon" (petite nappe), l'emprunt n'est a priori reconnaissable ni par sa forme, ni par sa prononciation, ni par son sens, bien que tous trois soient essentiels dans la formation du nouveau lemme en anglais.

À titre indicatif, il est question des réalités de l’emprunt en français (chiffres cités par Henriette Walter dans L’aventure des mots français venus d’ailleurs) :

  • sur 60 000 mots d’un dictionnaire de français usuel, 8 600 sont d’origine étrangère (14,3 %);
  • si seuls les 35 000 mots d’un dictionnaire de français courant ne sont que gardés, ce chiffre est ramené à 4 192 (12 %);
  • les langues d’origine de ces 4 192 emprunts sont les suivantes:

Langues d'origine des emprunts en français

Langue

Nombre de mots

Pourcentage

Anglais

1053

25,0 %

Italien

698

16,6 %

Germanique ancien

544

13,0 %

Dialectes gallo-romans

481

11,5 %

Arabe

214

5,1 %

Langues celtiques

158

3,8 %

Espagnol

157

3,7 %

Néerlandais

151

3,6 %

Allemand

147

3,5 %

Persan et sanskrit

109

2,6 %

Langues amérindiennes

99

2,4 %

Langues d'Asie

86

2,0 %

Langues chamito-sémitiques

56

1,3 %

Langues slaves

53

1,2 %

Autres langues

186

4,5 %


Il est évident que le locuteur lambda n’a pas conscience d’utiliser si souvent des mots étrangers : tous ne lui apparaissent pas comme tel car certains, anciens dans la langue, ont été adaptés. Ceux qui, en revanche, continuent de sembler étrangers sont les mots que la langue n’a pas complètement assimilés, soit que leur prononciation reste trop éloignée des habitudes graphiques, soit parce qu’ils restent d’un usage trop rare ou limité. Enfin, quand il existe un synonyme vernaculaire d’un emprunt étranger, il est possible que les deux cohabitent jusqu’à ce que l’un disparaisse ou que l’un des deux change de sens, de manière à éviter la redondance.

L’expression populaire « maintenant, ce mot est dans le dictionnaire » montre bien que les locuteurs, pendant un temps, ont l’intuition que tel mot n’est pas légitime (il « sonne » encore « étranger ») et qu’il faut une autorité extérieure pour en déclarer le caractère français. En fait, le processus est inverse : les dictionnaires ne font que sanctionner l’usage (quelle que soit la définition donnée à ce terme) et le représenter. Qu’un mot étranger entre dans le dictionnaire ne signifie pas qu’il a été accepté par une minorité compétente de grammairiens qui auraient le pouvoir de statuer sur la langue (ce qui est une image d’Épinal : la langue appartient aux locuteurs et aucun décret officiel ne peut les contraindre à changer leurs usages du tout au tout) mais qu’il est devenu suffisamment courant pour qu’un dictionnaire le signale.

Désignation de l'emprunt suivant la langue d'emprunt

Langue

Nom de l'emprunt

(en)

anglais

anglicisme

(fr)

français

gallicisme

(la)

latin

latinisme

(el)

grec

hellénisme

(de)

allemand

germanisme

(es)

espagnol

hispanisme

(it)

italien

italianisme


Certains États peuvent mettre en place des dispositifs législatifs pour limiter le nombre d'emprunts aux langues étrangères. C'est le cas de la France, qui a adopté la loi Toubon et le décret du 3 juillet 1996 relatif à l'enrichissement de la langue française, afin de créer des néologismes en remplacement des mots étrangers (par exemple courriel pour e-mail). À noter que les « québécismes », « belgicismes » et « helvéticismes » désignent des usages linguistiques propres au français du Québec, de Belgique et de Suisse. De même, dans les pays francophones, notamment au Québec, il est question d'hexagonismes ou de francismes.

Mots adaptés[modifier]


Adaptations phonologiques[modifier]


En passant d’une langue à une autre, les mots sont susceptibles d’être adaptés phonétiquement, d’autant plus quand ces mots sont empruntés indirectement. En effet, lessystèmes phonologiques des différentes langues ne coïncident que très rarement. Or, l’import de nouveaux phonèmes est un phénomène rare et, au moins, très lent. Par exemple, le mot arabe cité plus haut, قَهْوَة qahwaʰ, ne se prononce pas ainsi en français, langue qui ne connaît ni le [q] ni le [h]. Les francophones, empruntant le mot, ont transformé le [q] en [k], qui lui est relativement proche pour une oreille non entraînée ([q] pouvant passer pour un allophone de /k/ en français, mais pas en arabe). Quant au [h], il est tombé car aucun phonème proche n’existe en français. De même, dans un mot anglais comme bug [bɐg], le son [ɐ], absent du français, sera le plus souvent adapté en [œ], le mot étant alors prononcé [bœg].

Les adaptations phonétiques peuvent rendre le mot emprunté  méconnaissable quand les deux systèmes phonologiques impliqués sont très différents. Le japonais, par exemple, emprunte énormément à l’anglais. Or, la structure syllabique du japonais exige des syllabes ouvertes (se terminant par une voyelle ; une nasale est cependant aussi possible) : c’est pour cette raison que, si sofā reste reconnaissable (sofa), sābisu (service) l’est déjà moins. Pire encore, il faut bien connaître la phonologie japonaise pour reconnaître derrièremiruku le mot anglais milk (le japonais n’ayant pas de phonème /l/, il le remplace par un /r/ qui, dans cette langue, peut être considéré comme un allophone). Il existe également le cas des emprunts au sanskrit faits en chinois et en japonais. Ces emprunts, motivés par le fait qu’il n’existait pas de termes préexistant pour désigner des réalités propres aubouddhisme, par exemple, ont dû subir des adaptations importantes pour être lexicalisés : le mot bodhisattva devient en japonais bosatsu et en chinois púsà [pʰusa] (écrit 菩薩 dans les deux langues).

D’une manière générale, avant qu’un mot emprunté ne soit complètement lexicalisé, il existe souvent des locuteurs pour savoir le prononcer d’une manière plus ou moins « correcte », c’est-à-dire plus ou moins proche de sa prononciation originelle. Il existe donc un flottement : le mot français sweat-shirt est prononcé le plus souvent [switʃœʁt] mais [swɛtʃœʁt] par les locuteurs connaissant l’anglais. De toute manière, le mot est un emprunt bancal, puisque dans la langue de départ, le même vêtement est nommé sweater. Avec le temps, ces divergences de prononciations ont tendance à s’estomper.

Enfin, il faut tenir compte de la graphie du mot : si, en s’adaptant, un mot garde sa graphie originale (comme sweat), il est évident que les locuteurs risquent de le prononcer en suivant les règles de lecture propres à leur langue ou celles supposées des mots étrangers. Si, en français, il est plus souvent entendu [swit], c’est bien parce que le digramme eane renvoie à aucune règle de lecture précise dans cette langue (sauf après un g). Or, pour un locuteur lambda, ea, comme ee, est décodé [i] (par contamination avec des mots passés en français ou connus par ailleurs, comme beach-(volley), beatnik ou encore teasing).

Adaptations grammaticales[modifier]


D’autre part, en passant d’une langue à l’autre, un mot étranger n’est plus morphologiquement analysable. Par exemple, le singulier taliban est en fait un pluriel persan d'un mot arabe, celui de طَالِب ṭālib. Ce qui peut prouver que la lexicalisation fonctionne et que le mot adopté respecte les règles grammaticales de la langue empruntant : ainsi, taliban, qui est censé être un pluriel en arabe, s’écrit talibans au pluriel français. De même, touareg est le pluriel de targui. Pourtant, dire un targui / des touareg passe, au mieux, pour une bonne connaissance de la langue arabe, au détriment de la grammaire française, au pire pour du pédantisme ; un touareg / des touaregs est bien plus courant, d’autant plus quand on[Qui ?] sait que d’autres mots, plus anciens, ont subi un traitement analogue : chérubin est un pluriel en hébreu (en fait, le pluriel de ce mot se termine par -im) mais il n’existe pas de singulier *chérub en français (au contraire de l’allemand ou de l’anglais). Or, si certains clament qu’il faut dire un targui / des touareg, aucun ne veut imposer un chérub / des chérubin. L’adaptation grammaticale fait qu’un mot emprunté devient souvent immotivé, inanalysable. De fait, il sera parfois adapté dans la langue receveuse à partir d’une forme fléchie ou grammaticalement marquée pour donner naissance à un nouveau terme non marqué.

D’une manière similaire, le castillan d’Amérique du Sud, en situation adstratique avec l’anglais, n’hésite pas à adapter ses emprunts : to rent (« louer ») devient naturellementrentar, to check (« vérifier ») donne checar au Mexique. De sorte, les termes empruntés peuvent être facilement fléchis. La prédominance de certains types plus réguliers de flexions dans l’adaptation de termes étrangers est d'ailleurs remarquée. Par exemple, la quasi totalité des verbes importés en français le sont en suivant le premier groupe (verbes en -er à l’infinitif), le plus facile à conjuguer : kidnapper ou rapper en sont des exemples (et c’est d’ailleurs le même principe pour le rentar castillan).

Comme précédemment expliqué avec l’adaptation phonologique, les emprunts qui ne sont pas encore parfaitement lexicalisés vont entraîner des dédoublements : tel mot étranger va pouvoir être fléchi dans le respect de sa langue de départ (s’il l’était) ou bien dans celle d’arrivée. Des listes de pluriels irréguliers dans de nombreuses langues d’Europe (il suffit de lire celle, impressionnante, proposée par l’article de la Wikipédia anglophone consacrée au pluriel anglais) peuvent être aperçues. Encore une fois, si respecter la pluralisation de départ est la marque d’une certaine culture linguistique, c’est aussi une atteinte à la cohérence de sa langue. Les débats sont très houleux, pour le français, entre les tenants des pluriels étrangers ou francisés. La petite liste suivante montrera que la volonté de garder la pluralisation étrangère est souvent une mauvaise idée :

  • pluralisation italienne : scenario / scenarii, spaghetto / spaghetti ou graffito / graffiti, etc., au lieu de la pluralisation française : scénario / scénarios, spaghetti / spaghettis ougraffiti / graffitis, etc. ;

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