Histoire de Rouen

Автор: Пользователь скрыл имя, 09 Марта 2013 в 14:31, реферат

Краткое описание

C'est aux Romains que l'on doit la fondation d'une ville sur la rive droite de la Seine, site favorable car protégé des inondations, alors que la rive gauche est marécageuse et les îles instables. La fondation se fit sous le règne d'Auguste, au premier siècle de notre ère, et la ville, baptisée Rotomagus, se développe du fait de sa situation favorable : reliée par la Seine à Lutèce (Paris) et Juliobona (Lillebonne, qui était à l'époque romaine le port d'estuaire de la Seine, rôle rempli plus tard par Harfleur puis Le Havre), elle est aussi un carrefour de voies terrestres.

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Histoire de Rouen

 

       Antiquité

         Le site de Rouen a été occupé dès la préhistoire, comme l'indiquent les résultats de fouilles effectuées récemment : il y a 9000 ans , on chassait le renne dans l'actuelle rue Jeanne d'Arc et 900 ans avant J-C, on se déplaçait en pirogue sur la Seine.

       C'est aux Romains que l'on doit la fondation d'une ville sur la rive droite de la Seine, site favorable car protégé des inondations, alors que la rive gauche est marécageuse et les îles instables. La fondation se fit sous le règne d'Auguste, au premier siècle de notre ère, et la ville, baptisée Rotomagus, se développe du fait de sa situation favorable : reliée par la Seine à Lutèce (Paris) et Juliobona (Lillebonne, qui était à l'époque romaine le port d'estuaire de la Seine, rôle rempli plus tard par Harfleur puis Le Havre), elle est aussi un carrefour de voies terrestres.

        La ville gallo-romaine atteint son apogée au 3e siècle : elle possède alors un amphithéâtre (au niveau du Donjon), de vastes thermes près du forum, sur lequel se trouve probablement un temple, dont on n'a retrouvé que quelques statues et colonnes. On a retrouvé place de la Pucelle un vaste ensemble de 9000 m² donnant sur la Seine, comprenant une fontaine monumentale, situé dans une zone marécageuse le long d'une voie ; on pense qu'il s'agit de la demeure (et d'entrepôts ?) d'un armateur.

         A partir de la seconde moitié du 3e siècle commencent les premières grandes invasions en Gaule. Elles entraînent dans certains endroits une diminution de la population et un repli des villes, qui doivent se protéger en construisant des enceintes, qui n'existaient pas dans la période précédente, celle de la "paix romaine". La trace de ces invasions est attestée à Rouen par l'archéologie.  
Dans le courant du 3e siècle, les quartiers périphériques sont abandonnés et la ville se rétrécit dans une enceinte carrée : c'est un castrum, c'est à dire un camp militaire. Cette transformation est la conséquence des premières invasions qui déferlent sur la Gaule.

        La fin de la période romaine correspond à la christianisation massive de l'Empire Romain : le christianisme, toléré depuis l'édit de Milan de l'empereur Constantin en 313 devient en 393, sous l'empereur Théodose, la seule religion autorisée dans l'Empire Romain. À Rouen, c'est l'époque de la construction de la première cathédrale et du premier évêque de la ville, Saint-Victrice.

 

         Moyen-Âge

      En 841, les Vikings remontent la Seine et attaquent Rouen. Ce n'est qu'avec le traité de Saint-Clair-sur-Epte, qui cède la Normandie aux Vikings, que la ville peut de nouveau se développer. Le chef Viking Rollon devient le premier duc de Normandie et fait de Rouen sa capitale.

     La ville s'intègre ainsi à l'espace commercial du monde viking, qui comprend toute l'Europe du Nord et les îles britanniques. En outre, les Vikings remontent les fleuves russes jusqu'à Constantinople et abordent au Groënland et au Vinland, localisé à Terre Neuve. Rouen devient un entrepôt pour les butins des Vikings, un port de commerce avec le bassin parisien, un marché d'esclaves. On y atteste la présence de visiteurs venus de loin : des Grecs, des Scandinaves, des Irlandais, des Italiens. Une importante communauté juive vit autour du palais de Justice, sous lequel se trouvent les vestiges d'un monument juif unique en Europe du Nord.

          La conquête de l'Angleterre par le duc de Normandie Guillaume le Conquérant en 1066 lie Rouen à l'expansion normande vers ce pays, puis vers l'ouest de la France, à l'époque où Henri II Plantagenêt règne sur des territoires s'étendant de l'Aquitaine aux confins de l'Écosse. Le rayonnement de Rouen se mesure à la présence d'un atelier monétaire dont les monnaies se retrouvent jusqu'en Russie ou dans les États Latins d'Orient, les Normands du XIe siècle ayant conquis la Sicile puis participé aux Croisades. Il reste une trace de ces voyages sur le portail Saint-Jean de la cathédrale de Rouen : les motifs décoratifs sont inspirés de l'art islamique et sont arrivés à Rouen par l'intermédiaire des Normands de Sicile.

         Très tôt par rapport aux villes françaises, Rouen obtient une Charte communale, que lui accorde le Duc de Normandie vers 1150. Il s'agit des Établissements de Rouen. Tout homme libre ayant un an de résidence relève alors de la juridiction communale. Seules quelques familles participent au gouvernement de la ville, les Cent Pairs, qui sont cooptés. Les habitants sont groupés dans des corps de métiers et appartiennent à des confréries, groupes solidaires basés sur le culte d'un saint, ce qui correspond souvent à une solidarité de quartier ou de profession.

         Le commerce est très actif, grâce aux relations avec la région parisienne et l'Angleterre : les Rouennais vendent du sel et du poisson aux Parisiens et commercialisent le vin de Normandie en Angleterre. Ils ont aussi des liens commerciaux avec l'Irlande. La ville est en outre un centre intellectuel et artistique, stimulé par la construction de la cathédrale.

       La conquête de la ville par Philippe Auguste et le rattachement de la Normandie à la France ne freinent pas la prospérité rouennaise. Philippe Auguste maintient les privilèges communaux et laisse aux Rouennais le monopole du commerce sur la Basse Seine. La ville s'accroît et devient la seconde ville du Royaume, une place qu'elle conservera longtemps. Des paroisses apparaissent hors les murs : Saint-André au Nord, Saint-Hilaire et Saint-Paul à l'Est, Saint-Sever au Sud. Cependant, la ville intra-muros n'est pas très dense et il y demeure de nombreux jardins, ainsi que des couvents. Au Nord de la ville, Philippe Auguste a fait bâtir un château, dont il reste aujourd'hui le Donjon. De là descend une rivière, la Renelle, à l'emplacement de la rue Jeanne d'Arc actuelle. C'est le domaine des tanneurs. Les teinturiers et les drapiers sont installés sur le Robec, à l'Est de Rouen, dans un quartier qui sera inclus dans la muraille de la ville au 14e siècle. Les Rouennais vont chercher la laine en Angleterre et vendent leurs draps aux foires de Champagne, d'où ils sont acheminés vers l'Espagne ou l'Italie. Le commerce du vin reste encore important au 13ème siècle, mais les vins normands sont de plus en plus concurrencés en Angleterre par les vins de Bordeaux…

         La cathédrale est construite tout au long du 13e siècle, après l'incendie de 1200. La nef est rapidement achevée, puis chaque métier cherche à avoir sa chapelle. Les portails des Libraires (au nord) et de la Calende (au sud) sont mis en chantier en 1280.

Comme ailleurs en France, l'essor des 11e, 12e et 13e siècles se trouve brisé au début du 14e siècle par le retour des famines et des épidémies et par les conséquences de la guerre de Cent Ans, qui commence en 1337. La guerre désorganise le commerce, mais c'est surtout la Peste Noire, qui touche Rouen en 1349, qui constitue la plus grande catastrophe, d'autant plus que d'autres pestes vont suivre, ainsi que des famines. Si la guerre ne touche pas directement la ville, elle nécessite la construction d'une nouvelle muraille, qui va absorber un budget très important, au moment où les bourgeois sont appauvris et où de nombreux pauvres fuyant les campagnes viennent se réfugier en ville.

         Cependant, l'activité économique se maintient. Le conflit oblige les Rouennais à chercher de nouvelles sources d'approvisionnement : ils vont chercher la laine en Ecosse et achètent à Harfleur la laine castillane. La guerre a pour conséquence la création de chantiers navals sur la rive gauche, le Clos des Galées, qui devient le principal arsenal français.

          Les difficultés de l'époque amènent en 1382 une grave révolte urbaine connue sous le nom de Harelle. La répression royale sera très dure : les cloches du beffroi (situé au dessus du Gros Horloge) sont descendues, les impôts augmentés et la ville doit payer une lourde amende, provoquant la fuite de nombreux habitants, qui ne peuvent plus payer, ce qui alourdit d'autant le poids de la fiscalité pour les autres. Enfin, les privilèges des Rouennais sur la Basse Seine sont supprimés, laissant le champ libre aux Parisiens.

          À la suite de la défaite d'Azincourt en 1415, les Anglais mettent le siège devant Rouen, qui doit capituler au bout de 6 mois en 1419. C'est dans une ville tenue par les Anglais que Jeanne d'Arc est jugée et condamnée à être brûlée vive sur la place du Vieux-Marché le 30 mai 1431.

      Les Français reprennent la ville en 1449 et Charles VII fait réhabiliter Jeanne d'Arc en 1456. Le retour à la paix provoque une phase d'expansion de la ville, où arrive au début du 16ème siècle la Renaissance.

          Renaissance

          L'histoire de Rouen au début de la Renaissance, c'est celle d'une ville dynamique, la seconde du royaume, dominée par la personnalité de ses deux cardinaux successifs, Georges Ier d'Amboise de 1494 à 1510, puis son neveu Georges II, de 1510 à 1550 ; ils sont à l'origine de l'éclosion de la Renaissance à Rouen.

          Georges Ier d'Amboise, premier ministre de Louis XII, est un mécène qui va favoriser la construction de la Tour de Beurre, financée en partie par les aumônes de dispense pour l'usage de beurre en Carême. Elle est achevée en 1508. L'année suivante commence la construction du portail central de la cathédrale, dont les travaux dureront jusqu'à 1521. À la même époque, on commence la construction de l'hôtel des finances, face à la cathédrale, sur la place de la Pucelle, l'hôtel de Bourgtheroulde, qui sera achevé plus tard avec la galerie à arcades et sa frise représentant l'entrevue du camp du drap d'or. Commencé en 1499, la palais de justice est terminé en 1526, et on achève l'année suivante de remplacer la vieille porte gallo-romaine par le Gros Horloge. En 1524, on avait terminé saint Maclou. Il restera à achever en 1542 la flèche de pierre de la cathédrale et l'année suivante la Fierte Saint Romain sur la place de la Haute-Vieille-Tour.

      Cette floraison artistique est celle de la Renaissance, mais les aspects gothiques sont encore présents et coexistent avec les aspects "renaissance", comme à l'hôtel de Bourgtheroulde et au Bureau des Finances.

       Ce foisonnement est rendu possible par l'essor économique de la ville depuis la fin du XVe siècle : la draperie se développe, en particulier à Darnétal (où les Rouennais délocalisent leur production pour échapper aux règlements des métiers rouennais…), mais aussi la soierie, la métallurgie…

          Les Rouennais envoient leurs navires pêcher le hareng en Baltique, la morue à Terre-Neuve. Ils vont chercher le sel à Guérande ou à Sétubal au Portugal. Rouen continue à vendre ses draps en Espagne, où l'on achète la laine. On trouve des draps rouennais jusqu'à Cochin, en Inde. Pour les besoins de la draperie, on se procure de l'alun à Rome, dont le commerce est organisé par les Médicis et dont Rouen est la plaque tournante pour la France. Le commerce n'est pas seulement maritime, il est aussi fluvial et terrestre, grâce à l'amélioration des communications : on ne met qu'une semaine pour aller de Rouen à Lyon !

          Il faut aussi teindre les draps. Pour cela on va chercher très loin les colorants. Au siècle précédent, Jean de Béthencourt a tenté de mettre en place le trafic de l'orseille, colorant rouge, entre les îles Canaries et la Normandie. Au XVIe siècle, les Rouennais s'intéressent au bois brésil, qui donne une teinture rouge, et ils envoient Verrazzano le chercher sur les terres auxquelles il a donné son nom : ainsi, Rouen devient le principal port pour le trafic avec le Brésil, et lors de la visite du roi Henri II en 1550, une fête brésilienne est organisée sur la Seine. C'est à Rouen que Montaigne rencontre des Indiens brésiliens.

        La ville est alors une ville très ouverte sur le monde, les étrangers sont nombreux à s'y installer, en particulier les Espagnols et les Italiens, qui s'assimilent très rapidement. Qui décèlerait un Rucellai de Florence derrière un Rousselay rouennais, ou un espagnol de Séville derrière le patronyme Civille ? Cette ouverture est aussi intellectuelle : l'imprimerie apparaît en 1484 et l'on compte déjà 10 ateliers en 1500. Ils s'installent près du portail nord de la cathédrale, qui prend le nom de portail des Libraires. L'une des oeuvres majeures de cette époque est le Livre des Fontaines (1525).

           Les guerres de religion (1562-1598) mettent fin à cette période brillante. La ville est investie par les calvinistes en 1562, puis reprise par les catholiques, puis en 1591-92, ce sont de nouveau les protestants d'Henri de Navarre, futur Henri IV, qui assiègent la ville, mais ils échouent.

        Pour reprendre du terrain aux protestants, les catholiques de la contre-réforme établissent des couvents et des collèges d'enseignement. À Rouen, les couvents s'installent dans les seuls espaces encore libres à l'intérieur de la muraille, au nord de la ville, et c'est également dans ce quartier que s'ouvre en 1592 le collège des Jésuites, actuel lycée Corneille.

 

          XIXe et XXe siècles

          Le 19e siècle est à Rouen comme ailleurs en France celui de la Révolution industrielle. Elle est basée dans la région sur l'industrie textile, plus précisément le coton. Des filatures s'installent dans les vallées du Cailly et du Robec, ainsi que sur la rive gauche de la Seine, où l'afflux de population venue de la campagne pour travailler dans les usines amène la construction de quartiers ouvriers faits de maisons de briques avec des petits jardins, qui constituent aujourd'hui un des traits du paysage de ces parties de l'agglomération. Rouen est reliée à Paris par le chemin de fer dès 1843. Les conditions de travail des ouvriers entraînent de nombreux conflits et la participation de Rouen à la révolution de 1848 : en avril 1848, l'Est de la ville se couvre de barricades lors d'une insurrection vite réprimée.

        Le Second Empire est une période de transformations importantes : on perce les actuelles rues Jeanne d'Arc, Jean Lecanuet et de la République, on aménage le Square Solférino ou Verdrel (du nom du maire de Rouen à l'époque).

         Pendant la guerre franco-prussienne de 1870, Rouen est occupée par les Prussiens. L'essor de la ville se poursuit ensuite sous la 3e république, avant et après la guerre 1914-18.

          De nouvelles constructions contribuent à modifier la ville : le musée des Beaux-Arts, le Théâtre des Arts, l'église Saint-Sever, les gares, la flèche de la cathédrale. Les quartiers ouvriers, situés à l'Est, s'opposent aux quartiers bourgeois, à l'Ouest. Les banlieues continuent à s'étendre au sud sur la rive gauche et sur les plateaux nord et est ; on construit par exemple entre les deux guerres le quartier des Sapins (la partie appelée aujourd'hui "Vieux Sapins").

          C'est surtout par la vie culturelle que Rouen continue à rayonner tout au long du 19e siècle, grâce à des écrivains comme Flaubert ou Maupassant, par les impressionnistes de l'Ecole de Rouen et la série des "Cathédrales de Rouen" de Monet, par la qualité de sa vie musicale symbolisée par le Théâtre des Arts. Les guinguettes sur l'actuelle île Lacroix, la promenade du Cours la Reine le long de la Seine ou les terrasses de la "Petite Provence", au bord des quais de la Seine, sont des occasions de promenades pour les Rouennais.

       Pendant la première guerre mondiale, la ville est une des bases arrières du front, et voit affluer les réfugiés du Nord de la France et de Belgique, puis les troupes et le matériel de l'armée britannique, qui contribuent à l'essor du port. L'entre deux guerres voit se poursuivre le développement de l'industrie sur la rive gauche : sidérurgie, industries chimiques, raffinerie de pétrole, chantiers navals, alors que se maintient l'activité textile, jusqu'à la crise de 1929, qui la touche durement.

         Le 9 juin 1940, les troupes allemandes entrent à Rouen. L'armée française a fait sauter le pont pour empêcher le passage sur la rive gauche, mais n'a pu éviter l'occupation de la ville. Le quartier situé entre la cathédrale et la Seine a été touché par les combats et va brûler pendant une semaine, les Allemands interdisant l'intervention des pompiers. Une partie de la population a fuit la ville.

          Pendant 4 années, les Rouennais subissent la terreur nazie, les arrestations d'otages, les tortures, les exécutions, les déportations, les privations. À cela s'ajoutent les bombardements, en particulier ceux de la semaine rouge du 30 mai au 5 juin 1944 : 400 bombes, d'une tonne chacune. 1500 personnes ont été tuées, la cathédrale est endommagée , Saint-Maclou, le Palais de Justice, une grande partie de la rive gauche, sont détruits. On compte 2000 victimes et 40000 sinistrés.


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